samedi 25 mai 2013

Le département du Nord d'Haiti pris au piège du trafic de drogue et de la corruption. (Texte de Cyrus Sibert)

Le département du Nord d'Haiti pris au piège du trafic de drogue et de la corruption. (Texte de Cyrus Sibert)



Les informations ne sont pas rassurantes. Même avec des infrastructures économiques comme aéroport, ports, sites touristiques, universités, le Nord de Christophe peine à se développer correctement. La drogue et la corruption imposent une logique d'enrichissement facile qui ne peut que rendre pessimistes ceux qui gardent encore quelques notions de l'idéal Christophien "Education, Travail, Discipline, Ordre". L'objectif de ce texte est de sensibiliser l'opinion publique sur cette réalité qui paralyse tout dans le Nord d'Haiti. Il permettra à l'aile saine de l'Etat et du pouvoir en place d'adopter des décisions contre cette réalité occulte qui tue le département du nord d'Haiti.




UN GANG A L'INTERIEUR DE LA POLICE:


En septembre 2012, environs huit (8) policiers ont été accusés d'avoir enlevé puis assassiné l'homme d'affaire Richardson Coicy. Ce dernier était un ancien bras droit de Jean-Baptiste Ford, lui aussi homme d'affaire de la capitale haïtienne, lié au trafic de drogue. Selon des renseignements de la DEA, Ford est en contact avec de grands cartels colombiens qui utilisent Haiti comme plate-forme pour faire rentrer des stupéfiants aux Etats-Unis. L'assassinat de Coicy a permis de comprendre le mode de fonctionnement de ces trafiquants qui utilisent des policiers comme membres de leur personnel criminel à travers le pays. 



Les informations qui circulent sur cette affaire, font état de grande influence de Ford sur des membres du Haut-Commandement de la PNH. Les policiers du Service Départemental de Police Judiciaire qui décident, de mener à terme l'enquête, sont livrés à eux-mêmes. N'était ce le support de la MINUSTAH, ils auraient connu le pire. Pour preuve, le Directeur Départemental d'alors Carl Henry Boucher avait transféré les éléments les plus compétents du service. Est-il membre du gang de Ford? Cherchait-il seulement a profité du dossier pour soutirer quelques billets? A t-il agi par naïveté ou sur ordre de ses supérieurs hiérarchiques? L'inspection générale de la police mène une enquête en ce sens.




LA PISTE D'ATTERRISSAGE:


Suite au scandale du kidnapping suivi d'assassinat de Coicy, les informations sur l'existence d'une piste d'atterrissage dans la Commune de Saint Michel circulent. Les policiers impliqués seraient des éléments importants d'un dispositif du trafic qui accueillent des cargaisons de drogue arrivées par avion dans la localité de "Savanne Dianne" en créole "Savann Djian", géographiquement située entre Saint-Raphael et Saint-Michel de l'Attalaye. Des autorités de l'Etat, policiers ou autorités locales, utilisent leur véhicule de service pour transporter la marchandise jusqu'à Dondon. La marchandise est ensuite transportée à dos d'âne de Dondon jusqu'à la Plaine du Nord, en passant par derrière la Citadelle La Ferrière. De la Plaine du Nord au Cap-Haitien pour l'embarquement vers les iles Bahamas avant d'atteindre la cote Est des Etats-Unis. Souvent, ils assurent l'atterrissage d'avions clandestins sur la route Cap-Ouanaminthe (Zone Ti Kouline) ou tard dans la journée sur l'aéroport du Cap-Haitien.



Depuis 2009, une source au sein de la UNPOL, la police des Nations-Unies (MINUSTAH), nous avait informé de l'existence de ce piste d'atterrissage entre Saint-Raphael et Saint-Michel, et de l'arrivée fréquente à des jours précis de cargos venant de la Colombie ou d'autres pays producteurs de drogue. Mais, jamais on ne pensait pas que ce trafic était aussi bien structuré avec des ramifications un peu partout. 




LES VICE-DELEGUES:
 

Le dernier changement de vice-délégués a apporté plus de renseignement sur cette triste réalité. Le poste de vice-délégué n'est pas une mince affaire en Haiti, spécialement dans le Nord d'Haiti. C'est un poste important pour les trafiquants qui utilisent cette couverture pour le transport par voie terrestre de la drogue. Avec un véhicule "officiel" tout terrain à vitres teintés, au dessus de tout contrôle policier, le vice délégué est un élément important du dispositif. Il assure le transport terrestre d'un point à un autre, souvent jusqu'à la frontière haitiano-dominicaine, transportant de la drogue ou des techniciens étrangers envoyés par les cartels en Haiti. Il est bruit qu'un pickup GMC de la Délégation du Nord avait pris part dans les arrangements et transactions autour de l'assassinat de Richardson Coicy.




L'HOMME D'AFFAIRE:


Selon les informations, Jean-Baptiste Ford, cet homme d'affaire recherché par la police haïtienne pour son implication dans l'assassinat de Coicy, a des contacts au Cap-Haitien. En début de l'année 2013, un jamaïcain qui a tenté d'assassiner Fanfan Saint-Amour, un officier de la SDPJ, a été retrouvé chez Pierre Gener alias Fish, un jeune homme d'affaire venu du Nord-ouest, propriétaire d'une station service dans la ville du Cap-Haitien. Le Commissaire du gouvernement d'alors Lesly Jules, arrivé sur place, avait plutôt intimé l'ordre aux policiers de lever le siège placé sur la maison de refuge du jamaïcain, se contentant de demander au criminel de sortir de sa cachette. Les policiers n'ont pas pu fouiller la maison.
  


Le 15 mai dernier, Pierre Gener alias Fish a été interpellé par la police capoise. De source policière, il serait la personne par qui la somme de 50,000 dollars américains est arrivée dans le Nord afin de faire libérer le principal accusé dans l'assassinat de Coicy. Une opération de libération qui avait échoué grâce au professionnalisme des policiers de le SDPJ/Nord. Déduction, le gang de Jean-Baptiste Ford chercherait à liquider des policiers de le SDPJ du Nord qui n'avaient pas accepté de passer sous silence l'exécution de Richardson Coicy. Fish assurerait la logistique des opérations de Ford dans le Nord.  



Interpellé par le SDPJ, Fish a été relâché immédiatement sur ordre d'une autorité du Ministère de la justice. Encore une ramification qui ne peut que décourager les policiers du SDPJ/Nord qui comptait interroger le suspect. Suivant nos sources, l'antenne locale de la DEA à l'Ambassade des Etats-Unis, comptait en profiter pour collecter plus d'informations sur cet homme.




LE GANG DE BOSTON:


Nous apprenons qu'un gang de Boston est devenu très actif dans la région cherchant à profiter de cette réalité pourrie de corruption et de trafic de drogue. Selon les renseignements, certains leaders de ce gang effectuent des voyages fréquents dans le département du Nord. Ils arrivent de la capitale vers 5 hres pm pour repartir le lendemain avant le lever du soleil. Ils seraient régulièrement hébergés par Fish. Un mouvement suspect suivi de près par la DEA qui commence par questionner le leadership du Directeur Départemental de la PNH dans le Nord. Ce dernier ne ferait pas preuve d'autorité ni d'engagement suffisant pour supporter les policiers qui souhaitent faire leur travail. La preuve, Fish, interpellé par la Police a été relâché sur un simple appel téléphonique avant que le SDPJ eu le temps de l'interroger correctement. L'Agence américaine de lutte contre la drogue envisagerait de recommander l'installation d'une antenne DEA-BLTS (PNH) dans le Nord d'Haiti. Faut-il signaler que le comportement pusillanime du DDN/PNH provoque des désengagements répétés des policiers impliqués dans des opérations de maintien de l'ordre. Aussi, constate-on une reprise des pratiques consistant à incendier des sous-commissariats à chaque petit incident. C'est le cas à Port-Magot, Plaisance, et récemment Limbé.  




POLITIQUE & ELECTIONS: 


Ce cartel haïtien en conflit avec la loi à cause de cette question de drogue et d'assassinat de Richardson Coicy, envisagerait de participer aux prochaines élections. Il cherche à mettre la main sur le pouvoir d'Etat en vue de remporter une victoire définitive sur la loi, de mieux paralyser la police et la justice et/ou d'écarter les policiers honnêtes. En attendant, il utilise l'argent sale pour financer de petits mouvements de protestation contre les autorités qui représentent une menace pour leurs activités illicites dans le département. Toutefois, l'indifférence de la population et l'absence de support des autorités au plus haut niveau de l'Etat, l'empêchent d'avoir gain de cause. La mise en disponibilité, récemment, du Chef du Parquet du Cap-Haitien et l'incapacité de ce cartel à reprendre contrôle de la Délégation du Nord sont des preuves que les vrais tenants du pouvoir en place n'entendent pas supporter leur agenda. Ce qui n'empêche pas à certains corrompus de marchander leur capacité à influencer le pouvoir d'Etat en faveur des criminels.




Le dossier Richardson Coicy, met à nu les ramifications Police, justice, autorité politique, hommes d'affaire, gang de la diaspora de Boston avec le seul objectif faire du Nord d'Haiti une zone d'activité privilégiée de corruption et/ou d'exportation de drogue vers les Etats-unis. Une réalité qui détruit tout effort de construction d'une économie réelle capable de créer des emplois durables dans la région.



A suivre…



Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

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